Partir en vacances quand on est aidant d’une personne dépendante

Pour les millions de Français en charge d’une personne dépendante, partir en vacances peut se révéler compliqué.

Tiraillés entre la volonté d’aider leurs proches et celle de prendre un repos bien mérité, les aidants se retrouvent confrontés à de nombreux obstacles. Ils doivent gérer l’organisation de leurs vacances et trouver des solutions pour que la personne aidée continue à être assistée et accompagnée, tout en ne se laissant pas gagner par un sentiment de culpabilité.

Des vacances indispensables pour tous les aidants

Être aidant au quotidien est une situation éprouvante. Bien que des liens forts vous unissent à la personne aidée, vous devez faire preuve de courage, et bien souvent d’abnégation, pour concilier vie professionnelle, vie familiale et aide apportée à un être qui vous est cher.

Cette situation engendre de la fatigue et du stress, qui peuvent à terme nuire à votre état de santé. Prendre du temps pour soi n’est pas un luxe quand on est aidant, c’est une nécessité pour trouver la force de continuer à accompagner tous les jours une personne proche, à l’aider dans ses gestes et choix quotidiens.

Pour partir en vacances tout en continuant à aider une personne qui vous est chère, vous pouvez bénéficier de certains dispositifs d’aides.

Le droit au répit pour les aidants

La loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement prévoit un droit au répit pour les proches aidants. Vous vous occupez d’une personne âgée en perte d’autonomie ? Vous pouvez bénéficier d’un temps pour vous reposer ou faire face à d’autres situations personnelles.

Les aidants concernés

Les proches aidants des bénéficiaires de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) sont concernés par le droit au répit :

  • S’ils assurent une présence ou une aide indispensable à la vie à domicile de la personne aidée,
  • Et ne peuvent pas être remplacés par un autre membre de l’entourage.

Les aides apportées

Vous pouvez bénéficier du droit au répit quand le plafond du plan d’aide prévu par l’APA est atteint. Grâce à lui, vous pouvez financer :

  • l’accueil de la personne aidée dans un accueil de jour ou de nuit ;
  • un hébergement temporaire en établissement ou en accueil familial ;
  • un relais à domicile.

Le montant du financement est plafonné à 548,54 € par an. Dans le cas où la personne aidée s’acquitte d’une participation financière sur son plan d’aide de l’APA, elle devra aussi participer au financement du droit au répit dans les mêmes conditions.

Par ailleurs, les personnes qui n’atteignent pas le plafond du plan d’aide APA associé à leur Gir (cf. grille Aggir) peuvent financer leur accueil de jour ou de nuit, leur hébergement temporaire, leur accueil familial ou relais à domicile dans la limite de leurs plafonds APA.

Le congé de proche aidant

Un salarié qui est l’aidant d’une personne présentant un handicap ou une perte d’autonomie d’une particulière gravité peut demander un congé de proche aidant, et ainsi dégager du temps pour s’occuper de la personne aidée. Ce dispositif ne permet pas à proprement parler de prendre vacances, mais permet de dégager du temps sur son activité professionnelle pour se consacrer sur une période limitée à l’accompagnement d’un proche.

Les aidants concernés

Tous les salariés sont éligibles au dispositif, s’ils aident :

  • La personne avec qui ils vivent en couple ;
  • Un ascendant (père ou mère), un descendant, un enfant dont ils assument la charge effective et permanente ;
  • Un collatéral jusqu’au 4e degré (frère, sœur, oncle, tante, neveu, nièce, cousin germain) ;
  • Un ascendant, un descendant ou un collatéral jusqu'au 4e degré de la personne avec qui ils vivent en couple;
  • Une personne qui réside avec eux, avec qui ils entretiennent des liens stables et étroits, qui est aidée de façon fréquente et régulière sans rémunération.

Les aides apportées

Le congé de proche aidant dure trois mois et peut être renouvelé. Il ne peut toutefois pas dépasser 1 an sur l’ensemble de la carrière du salarié.

Des dispositions conventionnelles ou collectives peuvent prévoir des conditions plus avantageuses.

L’aidant ne peut pas exercer d’activité professionnelle pendant son congé. Il peut toutefois être rémunéré par la personne aidée, si celle-ci bénéficie de l’APA ou de la PCH (prestation de compensation du handicap), ou percevoir l’AJPA (allocation journalière de proche aidant).

Nous vous invitons à consulter à ce sujet notre dossier dédié au congé de proche aidant.

Les solutions d’hébergement

Plusieurs solutions permettent d’héberger la personne aidée durant les vacances de l’aidant.

Le relais à domicile

Parfois appelé aussi baluchonnage, le relais à domicile permet l’intervention d’une personne agréée qui s’occupe de la personne dépendante durant vos vacances. Certaines structures et associations proposent des prestations de relais à domicile adaptées aux besoins des aidants comme des personnes aidées.

L’accueil de jour

Des structures dédiées peuvent accueillir des personnes âgées dépendantes une ou plusieurs journées par semaine. De nombreuses activités sont proposées pour favoriser les stimulations sensorielles, physiques et cognitives. Ces accueils contribuent à une préservation de l’autonomie, luttent contre l’isolation et renforcent le lien social.

L’accueil de jour peut être proposé par une structure autonome ou par un EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).

L’accueil de nuit

Plus rare, l’accueil de nuit est un hébergement à temps partiel proposé par certains EHPAD. La personne dépendante demeure à son domicile la journée, et est hébergée en structure la nuit. Elle bénéficie ainsi des services et prestations associés à une telle prise en charge : prise des médicaments, lever et coucher, repas, toilette, habillage, etc.).

Cette option permet à l’aidant de dégager du temps pour lui.

L’hébergement temporaire

Une personne dépendante peut bénéficier d’un hébergement temporaire durant les vacances de l’aidant, en établissement (EHPAD) ou en accueil familial.

Dans un accueil familial, la personne dépendante est hébergée par des accueillants familiaux agréés par le Conseil départemental. Elle partage ainsi une vie de famille, et bénéficie de l’aide d’un accueillant formé et compétent.

D’autres solutions pour soulager les aidants

D’autres dispositifs peuvent vous soulager et vous permettre de dégager du temps pour partir en vacances ou simplement prendre soin de vous.

Les aides des caisses de retraite

Une aide extérieure peut être apportée pour faciliter le maintien à domicile durant les vacances de l’aidant :

  • Aide-ménagère ;
  • Téléassistance ;
  • Portage de repas ;
  • Etc.

Une personne en perte d’autonomie plus limitée, qui ne bénéficie pas de l’APA ou de la PCH, peut se rapprocher de sa caisse de retraite ou de la mairie pour découvrir les éventuelles aides proposées.

L’aménagement du logement

Un logement plus adapté peut soulager les aidants, en permettant à la personne dépendante de retrouver une certaine autonomie.

L’Anah (Agence Nationale de l'Habitat) propose notamment des aides financières aux propriétaires occupants qui ont des revenus modestes, afin qu’ils puissent aménager leur logement et l’adapter à leur situation de handicap ou de dépendance. Habiter Facile peut ainsi prendre en charge, sous conditions de ressources, une partie du coût de vos travaux:

  • Ressources très modestes : 50% du montant des travaux HT (10 000 € maximum)
  • Ressources modestes : 35% du montant des travaux HT (7 000 € maximum)

Vous pouvez aussi vous rapprocher de votre caisse de retraite ou de votre Conseil départemental pour connaître les autres aides potentielles.

Les associations d’aidants

Des initiatives sont aussi menées par des associations. Ces structures associatives peuvent vous accompagner dans vos démarches et la reconnaissance de vos droits. Elles offrent aussi des espaces d’échanges et de partages pour libérer la parole et rompre un isolement qui pèse parfois autant sur l’aidant que sur l’aidé.

De nombreuses associations vous accueillent et vous accompagnent partout en France. Vous pouvez par exemple vous rapprocher de l’Association Française des Aidants ou de la Maison des Aidants®.

Les solutions de prévoyance

La dépendance est couverte par des solutions de prévoyance dédiées. Une assurance dépendance ou une couverture complémentaire santé peut prévoir des garanties spécifiques. L’intervention d’une aide-ménagère, par exemple, ainsi que le financement d’un hébergement peuvent soulager les aidants et leur permettre de dégager du temps pour partir en vacances. Faites le point avec l’organisme assureur de la personne aidée, mutuelle, compagnie d’assurance ou institution de prévoyance, sur les garanties dont elle bénéficie.

Vous avez des questions ? Contactez une conseillère ou un conseiller AÉSIO mutuelle et faites le point sur votre situation personnelle et vos besoins.

Partager la page